La R5 Turbo qui est présentée ce mois-ci à l'occasion du salon de Bruxelles devrait être produite à 400 exemplaires au mois de mai 1980 et à 1000 exemplaires a l'automne 1980 . Rappelons que son moteur est un 1396 cm3 turbo-compressé développant 165 ch DIN à 6250 tr/mn pour un couple maxi de 20,5 mkg à 3500tr/mn .
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fvvfRENAULT 5 Turbo
ffl Action Automobile et tTouristique - JANVIER 1980 * N° 230 *dfffffffffffffffff
La boite est de 5 rapports; les disques de freins sont ventilés sur les quatre roues ; le poids est de 910 kg .
La vitesse est de plus de 200 km/h . Rappelons que cette Renault 5 " silhouette " n'est plus une traction avant (!) mais une voiture à roues arriéres motrices et moteur central . Derniers détails : sa commercialisation débutera au printemps , et le prix sera d'environ 98 000 frs .
Enfin la régie annonce que la version " compétition " développera 250 ch.
*L' Action Automobile et Touristique - * N° 243 *
R5 TURBO = PREMIERE!
R5 Turbo-première ! et même une grande première... car, sauf erreur , c est la premiére fois dans les annales des épreuves routiéres qu'une voiture aussi récente et aussi sophistiquée comme peut être la R5 turbo groupe 4, s'impose dès sa troisiéme sortie en course et, qui plus est , au rallye de Monte-Carlo.
Pour la petite histoire , rappelons que la glorieuse berlinette avait du patienter quatre-ans pour enlever sa premiére grande victoire en principauté, mettant ainsi un terme à la suprématie de Porsche . Certes , la victoire de la voiture fût longue à se dessiner - voire laborieuse - et il fallu beaucoup de circonstances heureuses , à commencer par " l ' élimination " de Thérier , pour que Jean Ragnotti améne à bon port sa monture et , du même coup, signe son premier succés dans un rallye de championnat du monde.Il reste que seul le résultat compte .Les rallyes demeurent une discipline où les impondérables tiennent un trop grand rôle pour que les victoires soient assorties de panache .
De ce 19éme rallye de Monte-Carlo qui fut un grand cru , on retiendra , outre la victoire de Renault , l'exploit de Therier sur sa porsche , l'écrasante supériorité de l'Audi Quattro sur la neige , la remarquable performance de Fréquelin sur Talbot et la revanche de Michelin sur Pirelli.
RENAULT: Même si au départ la régie affichait des ambitions limitées, en raison de plusieurs inconnus qui subsistaient quand au comportement de la voiture sur la neige et sur la fiabilité du moteur, l'équipe de Renault sports n'en espérait pas moins. Oh ce ne fut pas facile, et Gérard Larousse, pourtant d'un naturel peu expansif, avait, cette fois, beaucoup de mal a dissimuler sa satisfaction en répétant à la ronde "on revient de loin". Il ne pouvait pas mieux résumer la situation, car si la R5 turbo avait manifesté, au tour auto et surtout au tour de Corse, une nette supériorité sur ses rivales, ce ne fut pas le cas cette fois. Si l'on excepte la prestation de l'Audit quattro qui, comme prévu, imposa sa loi dans les épreuves très enneigées, comme la Chartreuse, on remarque que la R5 Turbo marqua le pas face à la Porsche de Thérier et parfois à la Talbot Lotus de Fréquelin. Cette contre performance toute relative s'explique par le fait que la voiture se montra très délicate à piloter sur la neige et la glace en raison d'une suspension mal adaptée au terrain ( ressorts trop durs, dans le parcours commun) et aussi à de sérieuses erreurs de cloutage qui auraient pu coûter la victoire. A plusieurs reprises, Ragnotti frola la sortie de route définitive - il cassa même son échappement lors d'une touchette entrainant une perte de puissance de 30 ch. Et il ne dut son salut qu'à une extrème concentration et à un dévouement total de ses mécaniciens qui sont, pour une grande part dans le succès de la régie. Quant à sa Saby, qui fit souvent jeu égal avec Ragnotti, il fut maheureusement "piégé" comme Thérier, peut avant l'arrivée des spectateurs criminels qui avaient répandu de la neige dans un épreuve totalement sèche. Le Grenoblois s'en tira indem, mais la voiture fut complétement détruite.
Pour le reste de la saison qui, ne l'oublions pas, est une année de transition pour Renault sports, nous reverrons la R5 Turbo au tour de Corse, à l'Acropole, au Bandama, au RAC ou au San Remo.
Article de J.P GRATIOT, Envoyé Spécial.
*L' Action Automobile et Touristique - JANVIER * N° 285 *
SPECIAL --20 ESSAIS-- TURBO--
Avec sa partie avant proche de la R5 normale et ses ailes arrières hypertrophiées, la R5 Turbo peut selon les goûts, être considérée comme amusante, agressive ou carrément hybride. En fait, une chose est sûre: elle plait aux frimeurs! Cela dit, il serait injuste d'oublier qu'elle est une véritable sportive dotée d'un joli palmarès en compétition. Championne de France des rallyes 84 avec Jean Ragnotti, elle poursuit vaillament sa carrière au milieu des monstres comme l' Audi quattro, la Lancia rallye, la BMW M1 et maintenant la 205 T16! Et elle sera encore présente en compétition dans une version 85 plus élaborée !
Mais revenons à la R5 Turbo de série qui, depuis l'automne 82 est devenue Turbo 2 . Présentée de façon plus sobre, cette évolution visait à abaisser le prix de vente et, de fait, proposée aujourd'hui à 111 000 F, la petite bombe de Renault offre un rapport prix performance particulièrement intéressant, si l'on songe qu'elle avale le kilomètre D.A. en 28,2 secondes et tourne à 134,5 km/h de moyenne sur le circuit routier de Montléry! Les voitures capables de prestations similaires valent générallement plus de 200 000 frs ...Sans compter que la R5 turbo 2 ne fait que ...6cv fiscaux! Nouvelle preuve des limites de l'actuel système de calcul de la puissance fiscale.
Cela étant, cette petite bombe a aussi quelques vilains défauts. Nous commencerons par le manque d'habitabilité. Dans l'habitacle, vous avez deux sièges et ...un moteur. Un point c'est tout! En forçant un peu vous pourrez prendre avec vous un attaché-case et un sac de voyage mais rien de plus.
Second point faible, le comportement routier. On peut admettre qu'une voiture de sport soit difficile à conduire et, à la rigeur que cela fasse partie de son charme. De difficile à dangereux, la limite est parfois étroite et il faut en tous cas être très vigilant lorsque l'on conduit une Turbo 2 au plafond de ses possibilités. La moindre décélération en courbe à bonne vitesse se traduit aussitôt par une amorce de travers dont on se dispenserait volontiers. Appuyer sur l'accélérateur après avoir abordé un virage lentement se traduit, à l'inverse, par un épouvantable sous virage.
Bref la neutralité n'est pas son fort, elle souvire, survire, se cabre, patine et doit donner pas mal de souci à celui qui ne sait pas bien faire! En ce qui concerne nos 134,5 km/h de moyenne à Montlhéry ont été réalisés au prix (autant le péciser) d'acrobaties qui ne peuvent pas durer toujours... Mais en restant plus en dedans de ces possibilités, on peur s'amuser beaucoup avec la Turbo 2 qui s'avère confortable, puissante et maniable. Sa rivale de peugeot, la 205 T16, est certes plus efficace, mais la différence de prix est énorme.
Article de J.P M.
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